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Courrier à l’ANSES sur les risques encourus par les abeilles avec les néonics

jeudi 18 mai 2017, par FFAP

Monsieur le Directeur,
 
Le Gouvernement français a suspendu sur la période 2014-15, et ce conformément à un règlement européen, un nombre limité d’usages de trois substances néonicotinoïdes : l’imidaclopride, le thiaméthoxam et la clothianidine.
 
Par la voix de Madame S. Royal, ministre de l’Ecologie, il a annoncé en juin dernier, son désir de voir ce moratoire reconduit au-delà de son terme fixé à fin 2015, quitte à l’étendre à certains usages des deux autres substances néonicotinoïdes : le thiaclopride et l’acétamipride.
 
Nous savons d’ores et déjà que cette extension ne diminuera guère le risque des néonicotinoïdes pour nos abeilles, étant entendu qu’à l’image du moratoire 2014-15, son champ d’action laisserait intacte un ensemble exorbitant d’usages et de spécialités.
 
Nous avons d’ailleurs été étonnés d’apprendre qu’en août dernier vous avez accordé au bénéfice de NUFARM SAS, de nouvelles AMM pour des spécialités à base d’imidaclopride, à savoir Matrero et Nuprid 600 FS, pour traiter les semences de céréales à paille et de betteraves.
Nous le sommes d’autant plus que la spécialité Matrero est l’équivalent du Férial (Bayer SAS), au sujet duquel nous avertissions dans notre courrier du 17 août 2015 demeuré sans réponse de votre part, de pratiques frauduleuses ou tout au moins hasardeuses.
 
Par la présente nous vous invitons à vérifier auprès de vos experts, s’ils ont pris connaissance des publications parues ces toutes dernières semaines, traitant des risques que représentent les néonicotinoïdes pour nos abeilles domestiques et les abeilles sauvages.
 
Il s’agit en particulier de trois publications qui éclairent mieux que jamais avant, comment les pollinisateurs sont exposés aux néonicotinoïdes par des voies et à des niveaux jusqu’ici insoupçonnés. Une quatrième publication constate le risque inacceptable pour les reines de nos colonies d’abeilles, en termes de survie et de reproduction d’ouvrières.
Ne pas tenir compte de ces nouvelles connaissances, mettrait à mal la pertinence de l’expertise que l’Anses, à la lire, veut indépendante, actualisée et exhaustive.
 
S’ajoutant aux centaines qui sont déjà parues sur le sujet, ces publications doivent convaincre que l’absence d’effets néfastes n’est plus garantie, obligeant à des mesures de retrait ou de modification substantielle des AMM nationales, telles qu’autorisées par le règlement (CE) N° 1107/2009.
 
Dans l’attente d’une réponse et d’une suite appropriées à ce courrier, recevez, Monsieur le Directeur, l’assurance de notre considération distinguée
 
 
Pour la porte parole de la Ffap,
Marie-France ROUX
 
Le coordinateur, Gaël MALEK