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Marché du miel : Pourquoi la très faible production 2016 trouve-t-elle difficilement preneur ?

lundi 12 décembre 2016, par FFAP

Par un courrier du 12 décembre, la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels a une nouvelle fois interpellé Vincent Michaud [1], président du Syndicat Français des Miels (SFM) et de Famille Michaud, principal négociant de miel en France. Nous l’avions déjà interpellé, ainsi que le ministère de l’agriculture, sur la situation dramatique du marché du miel en mai dernier. Sa réponse n’a évidemment pas été à la hauteur des attentes des apiculteurs professionnels que nous représentons. Tout comme celle de l’administration qui botte en touche en renvoyant toutes ces discussions à la création, toujours hypothétique à ce jour, d’une interprofession apicole.

La situation n’a fait qu’empirer après une saison apicole 2016 catastrophique. Malgré une très faible production - c’est à peine croyable !- de nombreux apiculteurs ont toujours leurs stocks.

Là encore la réponse un brin méprisante de Vincent Michaud ne nous satisfait pas6.

Depuis 10 ans les volumes de miel importés ont doublé sans que l’on connaisse avec certitude l’origine de ces miels. D’après une étude commandée par FranceAgriMer pour la seule année 2013, 6000 t de miel chinois ont été importés directement en France, chiffre certainement largement sous estimé (toujours d’après l’étude de FranceAgriMer)7 du fait de réexpédition massive de miel chinois vers la France de pays comme l’Espagne l’Allemagne la Belgique, etc.

Monsieur Michaud nous indique que ces importations de miel asiatique représentent moins de 10% des volumes importés, alors que, dans le même temps sur le site du SFM il est écrit que le miel chinois représente 20% des importations8. Ça en dit long sur l’approximation des chiffres fournis et sur l’impossibilité d’avoir un chiffre fiable.

Ces importations n’auraient rien de choquantes si les miels étaient de qualité, clairement identifiés, et venaient en complément de la production française largement déficitaire.

Malheureusement elles viennent concurrencer les miels français de manière déloyale. En effet 80% des consommateurs pensent acheter du miel français alors que celui-ci ne représente que 25 % du marché. Cette confusion est du pour l’essentiel à un étiquetage entretenant le trouble chez le consommateur (ex. Apiculteur depuis x années, apiculteur de père en fils, miel des terroirs …). Évidemment les importateurs se sont toujours opposés à une évolution vers plus de transparence de ces règles d’étiquetage.

À l’heure où les producteurs laitiers ont obtenu à juste titre l’obligation pour les transformateurs d’indiquer l’origine du lait et le lieu de transformation, cette règle devrait s’appliquer aussi pour le miel.

Nous dénonçons aussi la quasi-absence de contrôle sur ces miels d’importation. Il est rarement fait allusion à la fraude massive et volontaire de certains pays, notamment asiatiques, qui fabriquent du miel sans abeilles, et qui inondent le marché mondial de ce faux miel vendu à bas coût. Cette situation est en grande partie responsable des difficultés dans laquelle se trouve le marché français actuellement. En effet comment expliquer que certains pays, à peine autosuffisants en miel il y a quelques années, aient multiplié par 10 leurs exportations.

La Fédération Française des Apiculteurs Professionnels et les apiculteurs professionnels se sentent régulièrement insultés par les propos tenus publiquement par certains conditionneurs ainsi que par l’inaction des pouvoirs publics.

Nous avons engagé en interne une campagne de collecte d’informations afin de faire remonter aux autorités toutes les informations concernant les tromperies et fraudes qui peuvent exister sur le marché français. Et nous savons qu’elles sont nombreuses.

Nous nous emploierons, à la hauteur de nos moyens, à ce que les apiculteurs professionnels puissent vivre dignement de leur métier, et, qu’enfin le consommateur puisse savoir ce qu’il mange.

La commission marché du miel de la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels


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Courrier FFAP SFM 12-12-2016